Ce que j’apprenais cet hiver 2005 lors d’un sommet dédié aux neurosciences à Londres, bien avant d’envisager de devenir Maman, 15 ans avant la commission des 1000 premiers jours lancée par le Président Emmanuel Macron en 2019, rien ni personne ne pouvait m’y préparer.

 

On me prouvait alors par A+B, de manière tangible et scientifique, que tout bébé qui naît est un génie. Mais ça, on le pense tous (plus ou moins) en tant que parents, pas vrai ? (Allez, avouez !)

 

📸 Kristine Boel

 

On m’apprenait qu’entre l’âge de 0 et 2 ans, un enfant s’apprête à faire des conquêtes – cognitives, sensorielles, motrices, sociales (reconnaître les visages) et langagières (parler) – exceptionnelles que jamais plus il ne sera en mesure d’accomplir.

 

On me montrait la quantité extraordinaire d’impressions et d’expériences que ce bébé fraîchement né, à peine sorti de son giron maternel, est en capacité d’emmagasiner pour poser les bases de son épanouissement futur et déployer son intelligence.

 

Oui, 0 – 2 ans est « une période critique » comme l’appelle nombre d’experts et il ne s’agit pas là de nous mettre la pression à nous parents ou de nous culpabiliser. L’(en)jeu est de nous éclairer sur cette fenêtre de développement aussi décisive que fulgurante, sur les lois de vie et les prouesses de folie qui vont. L'idée : nous aider à les soutenir et ainsi nous permettre de mieux nous positionner dans notre relation à nos petits, de mieux jauger notre niveau d’exigence, de vigilance et de bienveillance pour ne plus sous-estimer leurs potentiels inouïs.

 

1 000 000 000 000 000 (= 1 million de milliards)

C’est le nombre de synapses (c’est-à-dire de connexions qui se font entre 2 neurones du cerveau) que possède un bébé à sa naissance1. 1 million de milliards, c’est-à-dire 10 fois plus que le nombre de connexions dans le réseau Internet mondial qui existent aujourd’hui.

Pereski éveille bébé dès la naissance et grâce aux neurosciences

Oui, vous tenez entre vos mains « A million-bilion-neuron baby » et cette ébullition cérébrale inédite n’a lieu qu’une fois, une seule dans notre vie : entre l’âge de 0 et 2 ans.

Après l’âge de 2 ans, nous ne comptons plus que 300 000 milliards de synapses2, notre cerveau décidant de se concentrer uniquement sur celles qui sont les plus sollicitées et donc utilisées. En fait, à chaque fois, qu’on laisse la possibilité à un bébé d’observer ou d’explorer attentivement, son cerveau se réorganise pour faire disparaître certaines connexions cérébrales et laisser place à d’autres.

 

700 à 1000

C’est le nombre de connexions neuronales qui se crée chaque seconde dans la tête d’un bébé pendant les 5 premières années de sa vie3. Chaque matin, les bébés en savent plus que la veille et pendant la journée, ils confortent et précisent leurs connaissances de la veille. Et après on se demande pourquoi ils ont tant besoin de dormir ?!

 

Le cadeau de naissance original et utile pour Petits et Grands.
📸 Trina Cary Photography

 

Concrètement, chaque image, chaque évènement, chaque expérience, aussi anodins soient-ils, se gravent dans les fibres de leurs cerveaux. Cette plasticité cérébrale représente une opportunité incroyable pour apprendre instinctivement, mais aussi une immense vulnérabilité. Voilà pourquoi « nous, adultes, avons la responsabilité de fournir à l’être humain qui vient de naître les conditions qui lui offrent le meilleur et qui lui évitent le pire »4

 

Pour faire simple, dès sa naissance, un bébé est prédisposé à pouvoir apprendre les compétences essentielles à son quotidien.

C’est ce qui en fait :

 

Un physicien - né

Dès sa naissance, un bébé est capable de distinguer les petites des très grandes quantités.  

Dès 3 mois, un bébé maîtrise intuitivement de grandes lois physiques comme celle de la gravité par exemple. Il sait déjà que si vous lancez un objet dans l’air, il se doit de retomber. Dans le cas contraire, il est stupéfait.5  

Il sait aussi prédire la vitesse à laquelle va arriver un objet qu’on lui a déjà donné l’occasion d’observer.6

 

Pereski accompagne les différents stades de développement de la vue bébé et ce dès la naissance
📸 Kristine Boel

 

Un linguiste en herbe

Pratiquement dès la naissance, tout bébé est capable de reconnaître la voix de sa mère, de discriminer des syllabes et même des langues différentes. Typiquement, un bébé français de 4 jours seulement entend la différence entre le français et le russe ! Il sait également qu’un mot comprend deux ou trois syllabes. 

 

Le bébé est aussi un as de la syntaxe : il s’accroche à la musique de la langue pour repérer le début et la fin des mots dans une phrase – et ce, sans en connaître le sens. 7 

A 4 mois de vie et en seulement 15 minutes, un bébé est capable de discerner si la syntaxe d’une phrase – d’une langue qu’il n’a jamais entendue auparavant – est correcte ou pas.8

A 10 mois, la structure et ressorts des langues auxquelles il est le plus exposé sont déjà en place. Il ne lui reste plus qu’à muscler suffisamment sa mâchoire pour pouvoir s’exprimer.

 

Eveiller bébé avec Pereski

 

Un musicien doublé d’un phonéticien universel

A sa naissance, un nouveau-né dispose des meilleures capacités auditives de toute sa vie : il entend tout avec une acuité incroyable. Son oreille musicale absolue lui permet d’entendre tous les sons et accents de toutes les langues du monde, toutes les musiques de toutes les cultures.9

A 9 mois, un bébé est encore capable de capter tous ces sons, mais dès 12 mois, il ne perçoit plus que ceux de la ou des langues auxquelles il aura été le plus exposé.10

Le nouveau-né est aussi capable de différencier une histoire racontée in utero d’une nouvelle et de réagir à un changement de tonalité ou à une dissonance.11 

 

Un statisticien hors pair

Oui, c’est bluffant, déconcertant et d’autant plus que personne ne lui a jamais appris tout cela… S’eut été vain. Selon Céline Alvarez, « l’enfant n’a pas besoin d’explications formelles et magistrales. Il a besoin de vivre et de se confronter à la suite continuelle de chocs que lui offrira son expérience dans le monde ». 

 

A force d’expériences actives (c’est-à-dire vivantes, connectées à la réalité et à nos côtés, porté par notre amour, notre bienveillance et notre confiance) répétées, le bébé engrange un nombre stupéfiant de données à partir desquelles il formule des probabilités qu’un évènement – linguistique, physique, phonétique, … - se produise ou pas.12  C’est aussi simple que ça. D’où l’intérêt de laisser à ces petits êtres en construction la place pour faire et le temps de comprendre par eux-mêmes sans oublier de les guider avec l’admiration et le respect qu’ils imposent pour qu’ils puissent se révéler !

 

Chacun d‘entre nous fait du mieux qu’il peut avec ce qu’il est, ce qu’il a et ce qu’il sait à un moment donné, et pour nous aider dans cet exercice d’équilibriste qu’est d’être parent, voici un coffret qui renferme de quoi se hisser à la hauteur de ces potentiels inouïs dès le début de la vie !

Curieusement vôtre,

Maria

 

Sources :

1 - Les lois naturelles de l’enfant, Céline Alvarez (2016)

2 - Idem

3 - Idem

4 - Idem

5 - Evidence for Object Identity or Object Permanence? Moore, M. K., Borton, R. & Darby, B. L. (1978)

6 - Young infants reasoning about events involving inert and self-propelled objects, Luo. Y., Kaufman, L.. & Baillareon, R. (2009)

7 - Le Monde, 3 juin 2018, Ghislaine Dehaene-Lambertz, la neuro-pédiatre qui voit les bébés penser

8 - Idem

9 & 11 - Petite enfance, de la musique avant toute chose ! Des neurosciences aux crèches musicales, Claudia Kespy-Yahi 

10 - Precursors to Natural Grammar Learning: Preliminary Evidence from 4-month-old infants, Friederic, A.D., Mueller, J. & Oberecker, R. (2011)

12 - Les lois naturelles de l’enfant, Céline Alvarez (2016)


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